Les riches et l'argent. Épisodes psychotiques. Mode de vie Blassia

J’ai grandi avec l’idée qu’être riche était la meilleure vie. Je pensais qu’être riche et avoir de l’argent était ce qu’il y avait de mieux. J’ai trop pensé à l’argent. Parfois, cela créait même de la frustration pour moi.

On pense aux gens riches et à l’argent avec jalousie. Et j’imagine qu’il y a beaucoup de personnes qui pensent comme moi.

On est élevé dans une culture où l’argent est la valeur principale. C’est ainsi que je l’ai perçu, alors que j’ai grandi dans la banlieue de Madrid.

Je voyais l’argent des privilégiés et l’enviais. J’enviais la vie des riches. Je le reconnais!

Maintenant, je vois les choses de manière très différente. Pour moi, le mot riche correspond plus à une personne libre, qui gère son temps, qui peut facilement subvenir à ses besoins essentiels et dont le bilan ne dépend pas uniquement de l’argent.

Menez une vie riche sans être riche.

J’ai réussi cela et maintenant je comprends pourquoi lors de mon dernier épisode psychotique, il y a plus de 5 ans, je me suis sentie riche. Maintenant je comprends, je n’étais pas riche économiquement, mais j’étais riche dans cette vie. J’ai géré ma vie à 100%.

À ce moment-là, je ne sais pas pourquoi j’ai ressenti la richesse. Comme je croyais que la richesse était de l’argent, pendant un de mes épisodes, c’est-à-dire que dans ma réalité psychotique, j’ai transformé ma « richesse » en argent. Mais ce que ma réalité voulait dire à cette époque-là, c’est que j’étais riche en liberté, en esprit et en idéaux.

Heureusement, je n’ai plus renoncé à dépenser quand je me sentais riche. Dans les premiers accès psychotiques, on dépense compulsivement, on aime tout et tout devient utile.

Je ne suis plus gaspilleuse. Ma mère m’appelait « la gaspilleuse » des milliers de fois.

J’ai été mal habituée. Chez moi, quand j’avais entre 12 et 24 ans, il y avait trop d’argent. J’ai pris une mauvaise habitude. J’ai toujours eu de l’argent et on n’était jamais à court.

J’ai dû avoir plusieurs crises financières dans ma vie, pour apprendre à ne pas gaspiller d’argent. Je suis finalement sorti du système consumériste et l’équilibre de l’argent a été atteint.

Merci! Merci! Merci! J’ai enfin atteint mon indépendance financière et personnelle.

Depuis que je suis sortie du système de planification, des objectifs obsessionnels et des amitiés toxiques, mes troubles psychotiques se sont transformés en réalités positives.

Le système me rend bipolaire.

Avec de l’argent, nous créons des ennemis, de faux amis et des confrontations. C’est super mal utilisé.

Beaucoup de gens avec beaucoup d’argent pètent les plombs.

Je le vois dans ces émissions de téléréalités aux États-Unis, sur Netflix. Quelle référence et quelle éducation donnons-nous à ceux qui viennent ?

D’immenses maisons sont construites pour quelques personnes et parfois même pour une seule personne. Leurs prix, auxquels seulement quelques chanceux peuvent y accéder, sont très élevés. Et les autres vivent comme ils le peuvent.

Élever le système économique à un niveau de vie tel que le maintenir signifie vous asservir au travail.

Les millionnaires achètent les meilleures maisons dans les meilleurs endroits du monde, les laissant inaccessibles aux habitants locaux.

La vie des riches et des pauvres demeure et continuera d’exister. Cela ne semble pas changer.

Aussi, lorsque les gens deviennent riches, en particulier les nouveaux riches ou les enfants de leurs enfants, la plupart d’entre eux deviennent excentriques et arrogants. Ils ne voient pas au-delà de leur propre réalité. Et ils ne connaissent pas du tout l’empathie.

Et ce que les riches ne voient pas ou ne veulent pas voir, c’est que l’ensemble des personnes qui sont autour d’eux ne mettent leur meilleur visage sur eux que parce qu’ils reçoivent de l’argent pour cela. Je ne suis pas sûre si ces personnes continueraient à supporter cette mauvaise éducation, s’il n’y avait pas d’argent impliqué.

Personne ne leur dit rien, au contraire, plus ils sont riches, plus ils reçoivent des louanges. Comme il y a des intérêts économiques, même si ces gens sont traités comme leurs serviteurs, beaucoup d’entre eux perdent leur dignité.

C’est cette arrogance sans aucune empathie et aucune assertivité que la richesse provoque.

L’argent fait que certains se croient supérieurs aux autres et que d’autres se croient inférieurs à certains.

Bien sûr, tous les riches ne sont pas les mêmes, car tous les noirs ne sont pas les mêmes, pas tous les avocats, pas tous les coiffeurs, pas tous les musulmans, pas toutes les femmes, etc., nous sommes tous des êtres humains.

La classe VIP, le luxe.

Dans le tourisme et l’hôtellerie de luxe, il est clair qu’il y a beaucoup d’absurdités dans la façon dont on traite les riches. On leur fait de la lèche, on les gâte et on les rend impolis en leur donnant tous leurs caprices.

Ceux qui leur donnent leurs caprices reçoivent une commission, bien sûr!

Ils ont bien appris à leur cirer les pompes pour de l’argent et à savoir vendre des produits comme du luxe.

Il a été possible de vendre un produit au prix souhaité et de le diriger vers ce marché, vers ce public, dans ce cas, vers les riches.

Les riches ne sont souvent pas les gens, mais ce sont les entreprises qui paient les dépenses des gens.

Des produits ont été vendus à des quantités incroyables, comme des bouteilles de champagne à 15 000 € et des dîners et spectacles jusqu’à 100 000 €. Un niveau incroyable.

Un autre secteur est la mode. Elle a tellement réussi à captiver les riches qu’on nous fait croire que si on ne porte pas un Christian Dior, un Hermès, un Burberry ou un Prada, on n’est pas cool, moderne ou riche. Et Zara et H&M, c’est pour les mendiants.

Si nous analysons toutes ces marques, ce sont finalement des entreprises dont l’objectif est de gagner de l’argent mais avec un public cible différent. Celle des riches et celle des pauvres. Mais ils fabriquent tous aux mêmes endroits.

Le prix du produit final est en réalité les commissions des intermédiaires, car la main-d’œuvre et le matériel coûtent le moins cher.

Les intermédiaires deviennent de plus en plus extravagants et veulent aussi la vie des riches en devenant riches. En fin de compte, c’est un cercle vicieux.